Ils racontent leur première et inoubliable ascension du Ventoux à vélo
Tu es débutant(e) et tu envisages de réaliser l’ascension du Mont Ventoux à vélo ? Tu hésites entre monter le Géant de Provence par Bédoin, Malaucène ou Sault ? Tu doutes de ta condition physique ? J’ai regroupé dans cet article de nombreux témoignages (parfois surprenants !), récits et conseils de cyclistes amateurs, de tout âge et de tout niveau, qui t’aideront à préparer ton ascension du Ventoux !
« Tout ce qui n’est pas partagé est perdu. » Le partage d’expérience peut déclencher des rêves et nourrir des espoirs. En janvier 2023 je lançais donc un appel aux lecteurs du blog, pour la majorité cyclistes, en les invitant à partager leur toute première ascension du Mont Ventoux à vélo. Comment l’ont-ils vécu ? Quels conseils donneraient-ils à un(e) sportif souhaitant s’attaquer au Géant de Provence à vélo pour la première fois ? Quel développement choisir ? Peu importe ton niveau, ton âge et tes ambitions, les témoignages sincères et les conseils précieux transmis ci-dessous, vont, sois en certain(e), t’aider dans ta quête du Ventoux !
Alain, 63 ans
Première ascension par Bédoin
La première fois j’avais 30 ans et avec 3 amis nous avons décidé de le gravir par Bédoin… mais sur des VTT pour descendre ensuite par la piste ! Nous étions 4 sportifs mais aucun n’était cyclo et pour tous il s’agissait de notre premier col. Nous sommes tous parvenus en haut après de nombreux arrêts. L’arrivée s’est faite en poussant le (trop lourd) VTT mais avec une immense satisfaction, celle du sommet atteint.
Aujourd’hui 33 ans plus tard, j’ai gravi ce col des 3 côtés une bonne dizaine de fois (j’en ai monté une centaine d’autres… mais plus jamais en VTT !).
En juin 2023 j’essaierai les 3 côtés du Ventoux le même jour. Ne vous posez pas de question vous aurez soif, faim et mal aux jambes mais vous ne regretterez pas ces 21 kms. Ouvrez les yeux et fermez le cerveau ! Inoubliable.
Axel, 49 ans
Première ascension par Sault
J’ai fait ma première ascension par Sault à 48 ans lors de la cyclosportive GF Mont Ventoux. Ce que j’ai adoré et qui m’a le plus surpris c’est le paysage avant d’arriver au début de l’ascension. Grimper le Ventoux durant cette cyclosportive, sans voiture et avec toujours un groupe auquel se raccrocher, était génial !
Ce qui a été le plus dur : les crampes sans discontinuer sur les 5 derniers kms. Pas de secret : je n’étais pas assez entraîné pour faire 100 kms finissant par l’ascension du Ventoux. Je pensais être prêt avec les cyclos de 150 kms que j’avais déjà faites mais pas assez de dénivelé dans mes sorties avant de venir.
PS : Ton guide m’a franchement aidé pour ma seconde ascension que j’ai faite par Bedoin avec un temps horrible mais le plaisir de devoir m’arrêter pour cause de transhumance de moutons. [Lien vers le guide de l’ascension du Ventoux]
Jean-Paul, 75 ans
Première ascension par Sault
J’ai grimpé le Ventoux pour la 1ère fois à 63 ans. Une société belge fêtait son 25ème anniversaire et décida d’inviter 25 personnes sans expérience vélo à grimper le Ventoux (Achat d’un vélo de course à 750 euros, entraînements encadrés par la société pendant 5 mois).
J’ai choisi l’ascension la moins pointue mais 4 kms plus longue par Sault. Je conseille aussi, dans la mesure du possible, de ne pas se lancer dans le Ventoux tout seul (mon beau-frère, cycliste confirmé, m’a accompagné et encouragé). Le plus dur ? Les 6 derniers km (du Chalet Reynard au sommet).
Arrivé au Chalet Reynard, on voit le sommet et dans la tête, on pense qu’il est à portée d’arbalète… mais non, il reste 6km pentus ; dans mon cas 50 minutes encore pour atteindre le sommet. Traverser la forêt domaniale du Ventoux est un vrai moment de bonheur et l’arrivée au sommet est tout simplement INOUBLIABLE. (J’ai pleuré dans les bras de mon beau-frère).
Mon premier conseil c’est : profil bas. J’ai donc choisi de grimper par Sault en vérifiant la météo (J’ai été chanceux pour ma première : soleil et ciel bleu à 8 h du matin et pas de vent.).
Deuxième conseil : S’alimenter et boire (2 bidons par heure) pendant l’ascension. L’arrivée au sommet, c’est MAGIQUE. Vive le vélo !
Florence
Première ascension par Bédoin en VTT
Je suis montée au sommet du Ventoux en VTT depuis Bédoin par le sentier des graviers blancs et la fin par la route. J’ai trouvé cette ascension extrêmement difficile. J’ai suivi beaucoup de conseils sur internet. J’ai bien étudié la météo avant de choisir le jour de l’ascension. Le plus dur est la longueur de l’ascension. Je me suis préparée en montant plusieurs sommets dans la région régulièrement dans les 6 mois précédents.
Le plus dur était la fin de la montée sur route finalement. Le sentier des graviers blancs arrive coté Mont Serein. Les trois derniers kilomètres sur une route encore verglacée sur de nombreux endroits le 15 avril 2022 étaient les plus éprouvants. Nous étions épuisés.
J’avais choisi cette date car la météo et les températures étaient idéales. Je pensais que c’était une bonne idée de monter juste avant l’arrivée des voitures. Au sommet, nous avons pris un pique-nique dans une ambiance très agréable avec les autres cyclistes. La photo au sommet était mémorable. Nous ne regrettons rien et oublions toute la fatigue pour entamer la descente en forme sur le parcours balisé en forêt.
L’ascension est longue mais très régulière sur le chemin des graviers blancs. Sur la route que j’ai parcourue de nombreuses fois en voiture, il y a des passages très pentus avec un fort pourcentage de dénivelé.
Le conseil n°1 est de vraiment beaucoup s’entraîner à gravir de nombreux cols avant de se lancer. J’espère vous avoir aidé même si je pratique le vtt.
La préparation me semble la même. Il est important de bien se préparer pour éviter l’épuisement. Je n’ai pas cherché à battre des records de chrono. Nous avons pris tout notre temps.
Bertrand, 60 ans
Première ascension par Bédoin
J’ai monté le Ventoux pour la première fois par Bédoin à l’âge de 44 ans. Mon cas est atypique, puisque à l’époque je n’étais pas du tout cycliste, mais coureur à pied plutôt expérimenté, ce qui m’a permis néanmoins de le grimper à vélo avec pratiquement zéro kilomètre d’entrainement cycliste, en 1h46.
Le plus dur a été de m’être élancé avec un braquet inadapté (triple plateau mais 23 derrière !), avec pour conséquence une montée à 70% en danseuse, résultat j’avais plus mal aux reins qu’aux jambes… Malgré la modestie de mon chrono, le fait de doubler énormément de gens m’a aidé à oublier cet inconfort.
L’inoubliable s’est fait en deux temps, d’abord le premier virage après le Chalet Reynard, celui où tu aperçois l’arrivée minuscule, et que tu mesures ce qu’il te reste à souffrir, alors que le paysage change et semble appartenir à une autre planète.
Ensuite le franchissement libératoire du sommet, qui avait su me tirer une larme, pour mieux témoigner de l’effort accompli. J’ai depuis, pas mal baroudé, mais aucun col ne m’a procuré autant d’émotion, et elle est toujours intacte, au rendez-vous à chaque nouvelle ascension.
Est-ce de la nostalgie, de la sacralisation ou du chauvinisme mal placé ? je l’ignore mais ça fonctionne parfaitement. Je dirai donc au futur candidat, d’arriver en bonne condition physique, avec un vélo qui mouline, et beaucoup d’humilité. Le Ventoux s’apprivoise.
Joël, 72 ans
Première ascension par Bédoin
J’ai gravi le Ventoux pour la première fois le 27 juin 2022 par Bédoin et le 29 juin 2022 par Malaucène, la montée depuis Bédoin est la plus difficile, principalement à partir du virage de Sainte-Estève quand la route se cabre brutalement ! ça fait mal.
Mais depuis Malaucène il n’est pas facile non plus, surtout avec les bouts droits très pentus et après le Mont Serein je ne voyais jamais le bout.
Mais quelle satisfaction d’arriver au sommet et de vivre cette ambiance conviviale qui règne au milieu de tous ces cyclistes de toutes nationalités, pour moi et mon beau-frère qui m’accompagnait (il a 70 ans) c’était un objectif et une grande fierté de prendre une photo devant ce panneau Mont Ventoux 1910m. Pour deux Bretons ; ici en Bretagne le Pays de Bernard Hinault et de David Gaudu (des grimpeurs !), il n’y a pas de montagne, seulement quelques belles bosses et nous n’avons pas l’habitude de rouler en montagne. La dernière fois s’était en 2015 « Pas de Peyrol 1589m » mais très dur également.
Mes conseils : Une bonne préparation. J’avais 4500 bornes au compteur – des braquets adaptés 34X32 maxi – partir de bonne heure à 7 h pour éviter la grosse circulation et bien sûr de bien étudier les montées, distances et dénivelés.
J’avais pris ton Roadbook le Ventoux par Bédoin, c’est très bien fait et plein de conseils utiles, il m’a beaucoup aidé pour l’ascension ! Nous avons passé une bonne semaine en gîte à Bédoin, c’est une très belle région beaucoup de visites et découvertes à faire ; il y a également de bons vins à déguster !
Gilles, 53 ans
Première ascension par Sault
J’ai monté pour la première fois le Ventoux par Sault à 51 ans pour prendre un peu la température du lieu pour, à terme, monter par Bédoin (ce qui a été fait l’année dernière – 2022).
Le plus dur de ce côté Sault reste la fin (montée commune au circuit par Bédoin). Tout le début étant très facile. Ce qui est mémorable, et quelque soit le lieu de départ, c’est l’arrivée avec le temps passé en haut, à attendre le reste de l’équipe, à prendre des photos, à échanger avec des cyclistes du monde entier… on a l’impression d’être arrivé sur le toit du monde !
Mon conseil n°1 : monter dès le début à son rythme, sans trop forcer, en garder sous la pédale pour les derniers kilomètres après le chalet.
Jean-François, 61 ans
Première ascension par Bédoin
Ma première ascension du Géant de Provence a eu lieu en Septembre 2016. J’avais à l’époque 55 ans. Donc en 2016 j’avais repris le vélo depuis 1 an après une très longue interruption de 40 ans.
Avec des collègues passionnés la célèbre ascension depuis Bédoin était bien sûr une évidence. Avant cet objectif, j’avais effectué des kilomètres divers et variés sans me prendre la tête… Le jour-J le temps n’était pas fameux : sommet dans les nuages et température fraiche. En guise d’échauffement avant de grimper par Bédoin nous avons débuté cet objectif depuis Malaucène et le col de la Madeleine.
Mon souvenir inoubliable est : Très dur depuis le fameux virage de Saint-Estève jusqu’39 ; au Chalet Reynard. Les 6 derniers kilomètres ne m’ont pas parus insurmontables (Le dernier kilomètre, du col des tempêtes au sommet est dur avec un peu de vent de face et la température froide avec en plus ce jour-là du brouillard). Après, je l’avoue humblement, quelques arrêts pour souffler, le bonheur fût total avec une joie immense et quelques larmes…
En conclusion : Attention, le Mont Ventoux est un mythe qui se mérite, chercher un quelconque record pour une première ascension est inutile et imprudent. Un minimum d’entrainement est nécessaire et il ne faut pas avoir honte de s’arrêter de temps en temps si l’effort est trop intense.
Depuis cette date mémorable, j’ai effectué l’ascension par les 3 cotés et la joie d’atteindre ce sommet mythique est sans cesse renouvelée.
Petite remarque : mes premières ascensions étaient effectuées en vélo musculaire et les suivantes avec une assistance électrique. C’est certes plus facile mais il faut quand même pédaler… le vélo n’avance pas tout seul !
Christophe, 56 ans
Première ascension par Bédoin
J’ai monté le Ventoux pour la première fois à 40 ans par Bédoin lors de la cyclosportive la Beaume de Venise. Dans les premiers kilomètres, dans la forêt, tu souffres et tu ne vois que des arbres… La suite est différente, tu te crois sur la lune ! Si je devais donner un conseil ? Tout d’abord, il faut avoir très envie de le grimper. Ensuite il faut choisir une météo clémente et être bien préparé en ayant enchainer des cols auparavant.
Josiane, 70 ans
Première ascension par Sault
Je suis une femme de 70 ans, ancienne sportive (compétitions vélo et VTT). J’ai tout d’abord grimpé le Ventoux lorsque j’étais jeune (35 ans) mais n’en avais que peu de souvenirs. Après des années de travail intensif, sans sport car trop occupée, j’ai pris ma retraite assez tard (68 ans) et là, j’ai eu de gros problèmes de santé : infarctus +++. Je suis en insuffisance cardiaque ++++ et j’ai 7 stents….
Comme j’ai des difficultés dans l’effort, j’ai acquis deux VAE : un VTC/VAE et un VTT/VAE. J’ai aussi repris le golf. Et, chaque année, je me lance des défis cardiaques. Ainsi, en 2022, j’ai entraîné des amies pour m’accompagner dans la grimpée du Ventoux.
Une première fois en septembre, montée par Sault : montée très agréable, tranquille, j’ai bien géré mes pulsations cardiaques tout au long. Beaucoup de randonneurs/coureurs présents sur la montée, avec des accompagnants qui nous encouragent tout le long. J’ai eu grand plaisir à faire cette route et je la recommande à tous ceux qui veulent s’attaquer au Ventoux pour la 1ère fois. Nous avons mis 2 h 15, y compris les arrêts.
La seconde fois, fin octobre, par le chemin forestier, en VTT/VAE depuis Bédoin. Sortie beaucoup plus physique chemin très caillouteux qui demande une attention et concentration de tous les instants. 1800 mètres de dénivelé sur 26 kms…. C’est chaud ! Là, il faut être aguerri. Nous avons mis 3 h 15 avec de nombreux arrêts et, sur la dernière partie, nous avons eu TRÈS froid malgré les couches de vêtements et, surtout beaucoup de vent qui peut être très dangereux lors de la descente… Soyez TRES prudents !
Ces deux sorties restent inoubliables pour moi, tant ce Ventoux représente une sortie vélo mythique… La vue est splendide, le décor à couper le souffle, la performance captivante tant c’est un endroit magique.
Je recommande à tous ceux et celles qui souhaiteraient faire cette ascension, de bien s’entraîner malgré tout (c’est ce que je fais !), de ne jamais sous-estimer ces cols qui peuvent casser les pattes si la préparation physique n’est pas au RDV (entrainement, nourriture, condition atmosphérique aussi…). Je l’ai remarqué chez beaucoup de cyclistes durant la 1ère sortie par Sault.
Et, surtout, la performance n’est pas le temps réalisé pour la montée mais c’est surtout le chemin d’élévation entrevu en chacun qui est important. J’adore ce Ventoux, je le referai sans doute en 2023, par un autre endroit (Malaucène peut être). J’ai d’autres défis en tête !
Voilà, bonne grimpée à toutes et tous !
Josiane
Joël, 68 ans
Première ascension par Bédoin
J’ai grimpé le Mont Ventoux pour la première fois le 31 août 2022 à 67 ans, par Bédoin. Le plus dur le matin avant le départ ? La peur de ne pas y arriver ! Le plus mémorable et inoubliable ? Le fait d’avoir atteint l’objectif et l’ambiance qu’il règne au sommet. C’était un moment sublime partagé avec les coéquipiers et tous les cyclistes.
Mon conseil n°1 à celui ou celle qui aurait pour projet de réaliser l’ascension cette année c’est de bien s’entrainer, d’avoir roulé au moins 3000 kms, et utiliser le bon braquet.
Pour t'aider à vaincre le Ventoux à vélo et à réussir ton ascension, j'ai créé 3 roadbook dédiés à ses 3 ascensions. Plus de 200 pages d'infos et une multitude de photos et de conseils qui te permettront de ne rien laisser au hasard dans la préparation de ton ascension.
« Le Ventoux : Ça a été top et beaucoup grâce à votre aide !!!!
J ai géré du bout au bout grâce à votre super boulot et ai atteint le sommet avec une seule pause au km 14 à la table !
Vraiment c’est chouette ce que vous avez fait. J’ai bien pris soin de récupérer du km 14 au km 19 et de ne pas me laisser aller à appuyer comme d’autres. Du coup j ai attaqué direct et posément au chalet Reynard avec les jambes encore en super forme et ai redoublé plein de monde (pourtant j’allais pas vite) dans les trois derniers km dont ceux contraints de descendre.
J’avais fait le choix de partir de Sault et ai pu faire la boucle de la Nesque au retour vu que j’avais bien géré le Ventoux.
Votre contribution est énorme pour ceux qui comme moi ont un peu de km dans les jambes sans être des cyclistes encore confirmés : merci beaucoup !
Récits d’ascensions et conseils pour grimper le Mont Ventoux à vélo
Ils racontent leur inoubliable ascension du Ventoux à vélo par Bédoin, Malaucène ou Sault…
Je grimpe le Ventoux à vélo à 70 ans après avoir été plongé dans le coma suite au COVID
En 2020, Jean-Claude contracte le COVID 19 et plonge 3 semaines dans le coma. A son réveil, il se fixe le défi de grimper le Ventoux à vélo.
Tour de France 2021 : Récit et photos d’une journée sur le Mont Ventoux
Récit et photos d’une journée sur le Mont Ventoux à l’occasion du passage du tour de france le 7 juillet 2021
Super ces récits avec plein de bons conseils à piocher, Gilles
Merci pour ces récits et les conseils ! Le ventoux est un rêve pour moi… peut-être dans les années qui arrivent je serai prêt ?